Marcher est un vrai langage, une forme de communication non-verbale, qui s’articule à travers toutes les parties du corps. Chacun a sa manière particulière de marcher qui en dit long sur la personnalité. En effet, la dynamique de la marche résume notre attitude psychique, nos émotions, nos intentions, notre détermination, notre envie d’avancer, de communiquer, notre humeur… Et surtout le rapport que nous entretenons avec notre corps.
Notre posture résume également notre histoire et les étapes de notre évolution, les forces qui l’ont modelée dans la petite enfance : c’est le résultat de notre apprentissage du mouvement.
L’attitude et la façon de marcher sont le reflet de l’individu
Observez donc la posture d’un individu, l’attitude générale de son corps, le rythme de son allure, la synchronie de ses bras et de ses jambes et sa manière d’interagir avec l’espace. C’est évident qu’il est piloté par une mémoire motrice, affinée pendant son apprentissage de la marche. Si vous regardez attentivement les gens marcher, vous verrez que chacun marche à sa manière. Certains marchent avec les pieds en canard, d’autres avec les pieds tournés vers l’intérieur… D’autres posent les pieds à plat et font de petits pas, traînant leurs jambes… D’autres encore déroulent complètement leurs pieds et ont une enjambée plus importante.
Chacun n’active pas toujours convenablement ses articulations. Certains mobilisent leur bassin, d’autres pas du tout. Leurs jambes bougent, selon les experts, en paire de ciseaux. Certains marchent avec le bassin toujours basculé vers l’avant, le dos vers l’arrière, alors que d’autres font le contraire… Ils accentuent la courbe lombaire et projettent le thorax vers l’avant. Dans les deux cas, le corps n’est pas d’aplomb et la trajectoire qui relie la tête aux pieds n’est pas verticale. Certains marchent avec le buste courbé, les épaules fermées, la tête inclinée, raides, coincés, rouillés. Ils se déplacent comme de vrais somnambules, guidés par des clichés incompatibles avec l’architecture du corps, produisant des tensions qui limitent leur mobilité.
Une mauvaise marche peut nous coûter cher !
C’est ainsi, qu’au fil du temps, une mauvaise marche déforme votre silhouette. Selon les trajectoires que vous tracez en marchant, vous sollicitez davantage des forces centripètes ou centrifuges, modelant la forme de vos jambes. Si elles ont pris la forme d’un X, et que les genoux se touchent, c’est que tout le poids du corps se met sur la partie interne du pied. En revanche, si elles ressemblent à des parenthèses, c’est que le poids est davantage sur le bord externe.
La position du pied dépend autant de l’équilibre général du corps que l’inverse. II faut donc évaluer l’appui en l’insérant dans un contexte plus large, qui considère la dynamique globale de la marche. Pour cela, un podomètre sera d’une grande utilité car il est important de connaitre les différents éléments de sa propre marche… En sachant évaluer ne nombre de pas ou de mouvements effectués quotidiennement ces informations permettront de corriger éventuellement les défauts les plus importants.
Comment s’enchaîne le mouvement des différents segments du corps ?
Quels sont les axes tracés par nos articulations ? Pour répondre à ces questions, qui concernent personnellement chacun de nous, il est indispensable de faire un auto-bilan de sa marche et de sa posture. Lorsque vous aurez compris ses mécanismes, vous pourrez corriger des attitudes erronées, utiliser correctement vos articulations, et surtout appréhender l’art de marcher pour le maintien de votre bien-être. Vous pourrez alors rééduquer vos schémas moteurs pour acquérir de nouveaux réflexes plus conformes à votre architecture, à votre silhouette. Parallèlement, vous allez travailler les mouvements archétypaux qui ont préparé votre marche. Ces différents mouvements, s’enchaînant les uns aux autres, sont des passages évolutifs fondamentaux, que vous n’avez pas forcément intégrés.